Le plus souvent totalement oubliés de nos médias, des milliers de Palestiniens croupissent dans les prisons israéliennes, en toute illégalité au regard du droit international et au mépris des droits humains élémentaires des détenus.
En 2015, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) évaluait à 850 000 le nombre de Palestiniens ayant été arrêtés et plus ou moins longtemps détenus par les forces israéliennes depuis 1967. Ce chiffre représente presque un quart de la population de la Palestine occupée.
Depuis 2000, toujours selon le CICR, plus de 65 députés, 15 000 femmes et 10 000 enfants (dès l’âge de 12 ans) ont connu, ou connaissent encore, les prisons israéliennes.
Au 28 février 2018, le nombre de prisonniers et de détenus palestiniens était de 6 500, 63 d’entre eux étant des femmes, dont 6 des jeunes filles, et 350 des enfants.
Parmi les détenus, figurent notamment 28 journalistes et 13 membres du Conseil législatif palestinien.
458 personnes avaient été condamnées à la perpétuité.
On peut estimer que le taux d’incarcération actuel en Palestine au regard de sa population est le plus haut du monde.
Les prisonniers sont répartis dans 28 prisons et centres de détention situés en Israël, ce qui fait que les familles qui résident dans la bande de Gaza sont dans la quasi-impossibilité d’exercer leur droit de visite.
Quelle justice ?
C’est l’autorité militaire israélienne qui régit les incarcérations et détentions. Les prisonniers ne bénéficient jamais d’un procès équitable et comparaissent d’ailleurs la plupart du temps sans défenseur. Les condamnations prononcées sont démesurées, y compris pour les enfants. On peut être détenu jusqu’à 32 jours sans avoir accès à un avocat, et 6 mois et 12 jours sans faire l’objet d’une procédure.
Passés les 6 mois et 12 jours, certains prisonniers sont placés en détention administrative, procédure héritée du mandat britannique, qui permet aux autorités militaires israéliennes de détenir une personne pour des périodes de 6 mois renouvelables indéfiniment, sans inculpation ni procès. Beaucoup de mineurs (garçons et filles) et de responsables palestiniens ont connu ce régime. Environ 450 personnes sont actuellement dans cette situation.
Plus de 200 prisonniers sont morts en détention depuis le début de l’occupation, dont 54 du fait de négligence médicale et 82 sous la torture.
L’arme des détenus : la grève de la faim
Le 17 avril 2017, 1 300 détenus ont lancé une grève de la faim illimitée, appelant à la fin des abus dont ils sont victimes : torture, procès inéquitables, détention administrative, traitements dégradants, mise à l’isolement total, négligence médicale, arrestation et détention des enfants, déni des droits fondamentaux comme l’accès à l’éducation.
800 détenus ont poursuivi la grève pendant 41 jours pour voir aboutir des revendications minimales : rétablissement du droit à deux visites familiales chaque mois, fin des négligences médicales et des mises à l’isolement, amélioration des conditions générales de détention, en particulier pour les femmes et les enfants.
A noter que lors de précédentes grèves massives de la faim, notamment celle de 2012, les engagements pris par les autorités israéliennes n’ont pas été respectés.
Les figures de la résistance palestinienne emprisonnées
Samidoun est le réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens. Voir les campagnes en cours.
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