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Les grandes étapes de la résistance en Palestine

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A différents niveaux, la résistance palestinienne a toujours été présente et a dû s’adapter à l’occupation israélienne. Panorama historique jusqu'au début des années 2000.

Onze ans après la Nakba (1948), le premier congrès du Fatah se tient au Koweit en octobre 1959. L’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) est créée en 1964, Yasser Arafat en deviendra président du comité exécutif en février 1969, près de 2 ans après la Guerre des Six-Jours et l'occupation de la Cisjordanie, de Gaza et du Golan syrien, et donc du début de la colonisation en Palestine occupée. C'est en Jordanie que les fedayin ont installé leurs bases et qu'ils mènent leurs actions armées contre Israël. Les relations entre le régime du roi Hussein et la résistance palestinienne se tendent ; en septembre 1970, de violents affrontements ont lieu entre l'OLP et l'armée jordanienne, événements connus sous le nom de « Septembre noir ». Des combats d'une violence inouïe font des milliers de victimes. Moins d'un an plus tard, l'OLP est évincée de Jordanie, la direction de la résistance s'installe au Liban. Les 5 et 6 septembre 1972, un commando de fedayin qui a aussi pris le nom de « Septembre noir » prend en otage les athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Munich (11 athlètes tués).

En août 1982, après l'invasion du Liban et le siège de Beyrouth par Ariel Sharon, la direction palestinienne devra être évacuée de Beyrouth pour Tunis sous protection française. En septembre, dans les camps de Sabra et de Chatila, les milices libanaises tuent 1 500 réfugiés palestiniens, sous la surveillance complice de l'armée israélienne.

Jusqu’en 1976, la résistance palestinienne s'est surtout fait remarquer à l'extérieur de la Palestine et d'Israël.

La révolte de 1976 : la Journée de la terre

Le 19 février 1976, le gouvernement israélien annonce sa décision de confisquer 2 500 hectares de terres appartenant à des arabes israéliens en Galilée. Ces derniers répliquent par un appel à la grève générale le 30 mars, dans un climat très hostile. La présence de l'armée transforme la grève en révolte. Bilan de la journée : des dizaines de milliers de manifestants, mais 6 morts, une centaine de blessés et des centaines d'arrestations. Les arabes israéliens se découvrent victimes du même processus d'expropriation que dans les territoires occupés en Israël même : en Galilée et au Negev. Cette journée est depuis célébrée chaque 30 mars sous le nom de Journée de la terre.

Ensuite, ce sont surtout les deux intifadas (soulèvements) qui vont profondément modifier la situation en Palestine.

En décembre 1987, la Première Intifada commence

La première Intifada, dite « Révolte des pierres », débute décembre 1987 à Gaza et en Cisjordanie.

L'insurrection, née dans le camp de Jabalya, s'étend à l'ensemble de la Cisjordanie et de la bande de Gaza malgré l'état de siège. Aux grèves, manifestations, affrontements par jets de pierres répond une répression féroce. Un an après le début de la révolte, le bilan se monte à 400 morts, 25 000 blessés et 6 000 prisonniers. L'ampleur de l'Intifada dépasse celle de tous les soulèvements précédents par sa durée (plus de 4 ans), son étendue (l'ensemble des territoires occupés y compris Jérusalem-Est), ses formes (manifestations, grèves et affrontements) et ses participants : ouvriers, paysans, commerçants, cadres et intellectuels et aussi beaucoup de jeunes qui côtoient les réfugiés de 1947/1949. Comme le note Elias Sanbar, « l'intifada, c'est sa principale force, suscite l'adhésion du monde dans la mesure où elle n'apparaît jamais comme porteuse d'une menace pour l'existence d'Israël ».

Mais cette Première Intifada ne débouche pas sur la solution espérée. Le gouvernement israélien s'oppose à la pression internationale et refuse toute négociation, entraînant une certaine radicalisation de cette « Révolte des pierres » (règlements de compte, actions individuelles visant des civils, groupes incontrôlés, etc.). Privés d'école pendant des mois, de nombreux jeunes révoltés contre les factions politiques traditionnelles se tournent de plus en plus vers le Hamas dont l'influence croît. Toutefois, après la guerre du Golfe de 1990/1991, la conférence de Madrid puis les accords d'Oslo de septembre 1993 apparaissent comme le débouché politique de l'intifada. Mais ces accords vont se heurter à la poursuite de la colonisation, et l'échec des négociations de Camp David en juillet 2000 débouchera sur la Seconde Intifada, dans un environnement différent : Yasser Arafat est rentré en Palestine et préside à Ramallah l'Autorité palestinienne.

2000 : la Seconde Intifada

Cette seconde Intifada éclate le 29 septembre 2000, le lendemain du jour où Ariel Sharon a décidé de se rendre sous protection policière sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem. Les affrontements sont d'emblée violents : en trois jours, 30 Palestiniens sont tués, 500 sont blessés. Au bout d'un mois, on compte plus de 200 Palestiniens tués dont un tiers a moins de 17 ans. Pour répondre à la brutalité de l'occupant, l'intifada se militarise, et l'arrivée au pouvoir d’Ariel Sharon en juillet 2001 intensifie la répression. Les armes à feu apparaissent ainsi que les attentats au printemps 2001. C'est le Fatah qui a pris dès le départ la tête du soulèvement, coupant l'herbe sous le pied du Hamas, et c'est l'Autorité palestinienne et son chef charismatique qu'Israël veut détruire. Sharon veut une capitulation de la population palestinienne et le renoncement à toute forme de résistance : il faut taper fort !

Fin janvier 2003, le nombre total de tués atteint 2 169 Palestiniens et 687 Israéliens (selon l'AFP), des centaines de maisons ont été détruites, des arbres déracinés, des centaines d'hectares de terres confisqués. Toute la vie sociale et économique des Territoires occupés est bloquée. Arafat est assigné à résidence dans des bureaux détruits, à la Muqata’a de Ramallah.

La militarisation de l'insurrection a abouti à un isolement international des Palestiniens. Les attentats suicides ont creusé un fossé profond entre Israéliens et Palestiniens. Néanmoins, cette Intifada a aussi prouvé le degré de résistance des Palestiniens et leur volonté de refuser toute solution au conflit qui ne reconnaîtrait pas leurs droits.

Une transformation de la résistance

Le 11 novembre 2004, Yasser Arafat meurt dans des circonstances qui ne sont toujours pas élucidées. Mahmoud Abbas lui succède. Un consensus s'est dégagé dans toutes les organisations palestiniennes pour une accalmie, reflétant la fatigue de la société palestinienne.

Depuis, la colonisation s'est intensifiée. La résistance a changé de forme. Elle se veut, si ce n'est non violente, au moins non armée. De multiples comités locaux de résistances ont émergé, et les Palestiniens comptent sur le soutien international pour ce qui est aujourd'hui leur principal atout : la campagne de boycott BDS.

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La guerre israélienne de l’information

La guerre, avant d’être une affaire militaire, est une affaire de mots. Ils ont joué un rôle majeur dans l’offensive déclenchée, le 28 février 2002, par l’armée israélienne contre les villes palestiniennes. On sait à quel point, à cette occasion, elle a placé l’information sous contrôle. Mais on sait moins que l’offensive a été préparée par un long travail de délégitimation de l’Autorité palestinienne. Cette entreprise de désinformation commence dès le lendemain de la négociation de Camp David II, en juillet 2000 : le « refus » de Yasser Arafat d’accepter la « généreuse » proposition israélienne de restitution de « 97 % » des territoires occupés va devenir une vérité acceptée par l’ensemble de l’opinion internationale. Or, comme le démontrent les auteurs de ce livre, il s’agit d’un pur mensonge, suivis de bien d’autres. Pourquoi ont-ils pu être aussi largement repris par la presse mondiale, et française en particulier ? Pour répondre à cette question, les auteurs ont décrypté la presse écrite et audiovisuelle, révélant comment, au même moment, les mêmes réécritures de l’histoire ou de l’actualité immédiate apparaissent dans la plupart des médias. Et en les confrontant aux témoignages de Palestiniens qu’ils ont recueillis, ils montrent à quel point le souci d’une prétendue objectivité peut devenir un obstacle à la vérité. Loin de tout parti pris militant, ce livre salutaire est aussi un appel à la responsabilité de ceux qui manient la parole publique, pour leur rappeler que les mots et les images peuvent tuer.

Pouvoir d’agir et démocratie Livre

Une histoire populaire de la résistance palestinienne

Mazin QUMSIYEH, 'Une histoire populaire de la résistance palestinienne. L'espoir et l'autonomisation', coll. Résistances, éditions Demi Lune, 416 pp.
« Un livre indispensable pour la compréhension de la lutte de libération nationale palestinienne et des enjeux auxquels elle est confrontée. Il a le grand avantage de combiner témoignages et analyses, et c’est ce qui le rend si attractif. La partie historique n’est pas seulement passionnante : elle nous permet en outre de resituer l’actualité dans un contexte beaucoup plus large, et les combats présents dans une continuité qui éclaire un grand nombre de débats actuels ».
Michel WARSCHAWSKI, journaliste, militant pacifiste israélien, lauréat du Prix des droits de l’Homme de la République française.

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