Les 26 et 27 janvier 2009, à l’occasion du Forum Social Mondial de Belem, 500 personnes venues du monde entier se sont réunies pour organiser le premier Forum Mondial des Médias Libres. Cette rencontre était l’occasion de discuter d’autres formes possibles de communications qui concernent vraiment les sociétés civiles mondiales. Depuis, nombre de militants et d’activistes civils de l’espace des médias communautaires et associatifs, notamment des radios associatives et communautaires se sont constitués en réseau pour conduire une stratégie de lutte, de plaidoyer, de formation, de solidarité agissante, de réseautage et d’échanges de compétences et de contenus, pour faire avancer leur cause.
Ainsi, le « Droit à la communication pour tous », est désormais au 1er rang des revendications et manifestations de masse pour le changement, particulièrement dans les sociétés du Sud. Ce droit, qui élargit et redimensionne le « droit à l’information » porté par l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, est au cœur de toutes les formes de mobilisations sociales et politiques qui animent et occupent la scène publique.
Aux premières lignes de ces mobilisations, les jeunes, les femmes et les groupes minoritaires ou marginalisés, brandissent la revendication de ce droit, en s’appropriant divers moyens et outils de communication que permettent les médias traditionnels, les nouveaux médias et le Web 2.0. La marche revendicative pour le droit à la communication procède fondamentalement de l’interpellation du droit de tout citoyen d’accéder à l’information. Droit d’accès à l’information dont jouissent, par la loi, près d’une centaine de pays à travers le monde et qui est le centre de gravité autour duquel peut se déployer et se développer une réelle « communication par tous et pour tous ».
Une telle démocratisation de la communication, sans laquelle nul projet de démocratie ne peut prétendre ni à la crédibilité nécessaire ni à la pérennité indispensable, suppose avant tout une appropriation, par quiconque le désire, de tout moyen d’information et de communication. Communautés, groupes, associations … sont les acteurs civils à même de réaliser et de garantir une telle appropriation des médias et des TIC, appropriation sans laquelle ni le « droit à l’information », ni le « droit à la communication » (participative) ne peuvent être réellement mis en œuvre et servir effectivement l’ancrage de la démocratie dans les sociétés qui y aspirent comme le font de plus en plus, de nos jours, les sociétés du Sud.
Le film #FMML4.1 retrace l'historique du processus du Forum mondial des médias libres, de la première édition qui s'est tenue au Forum social mondial de Bélem en 2009 jusqu'à l'adoption de la Charte mondiale des médias libres à Tunis, en 2015. Nous partons ainsi à la rencontre de ces organisations, collectifs et associations, mais aussi journalistes, bloggueurs, hackers qui, ensemble, constituent aujourd’hui un mouvement croissant pour promouvoir le droit à la communication et à l'information. Engagés dans la lutte pour le libre accès à la connaissance et pour des alternatives aux modèles de communication impulsés par les monopoles et les pouvoirs économiques, ils conçoivent la communication comme un droit humain fondamental et envisagent pour cela d’en modifier les modes d’organisation, les approches et les pratiques, de l’échelle locale à l’échelle internationale.
Film réalisé par Sophie Gergaud, produit par le Cedidelp en collaboration avec Ritimo, 31mn, 2016
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