Intervention de Philippe Merlant, pour Reporter Citoyen. Il fait un état des lieux de l’information en France, soulignant que, malgré un cadre juridique favorable à la liberté de la presse, il existe une main mise de plus en plus forte du pouvoir politique sur les médias, à laquelle s’ajoute celle des grands groupes industriels. Il explique par ailleurs, quels sont les autres facteurs qui constituent des obstacles à un journalisme indépendant, et qui sont principalement liés à l’origine sociale des journalistes en France, ainsi qu’à la nécessité de produire de l’information à moindre coût.

Alymana Bathily, coordinateur de l’AMARC Afrique (Association Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires), dresse un panorama de la situation des médias en Afrique, et tout particulièrement en Afrique de l’Ouest. Il reconnaît l’évolution des médias depuis une quinzaine d’années, résultat des luttes sociales et de l’arrivée des nouvelles technologies. Cependant, il met surtout l’accent sur une série d’obstacles à la liberté d’expression ainsi qu’à l’accès à l’information, provenant notamment de blocages au niveau législatif.

Agnès Rousseaux revient sur la création de Basta ! (agence de presse francophone en ligne sur les questions environnementales et sociales) et ses choix éditoriaux. Née du besoin d’avoir accès à une information critique face aux différentes crises, Bastamag met l’accent sur le croisement des différentes thématiques, la diversité des sources, l’expression d’acteurs sociaux et la proposition d’alternatives concrètes. Par ailleurs, Agnès Rousseaux présente une série de défis concernant les médias alternatifs, notamment la question de leur crédibilité, de leur ouverture à un public non militant, ainsi que leurs financements et possibles alliances.

Mohamed Leghtas, coordinateur d’E-Joussour, un portail d’information alternative créé à la suite du Forum Social Mondial de Nairobi, en 2007, et qui cherche à accompagner les mouvements de la société civile du Maghreb et du Machrek. Mohamed Leghtas revient sur le contexte marocain hostile à la démocratie et donc à la liberté d’expression, et marqué par une criminalisation des journalistes. Il insiste par ailleurs sur la nouvelle génération de militants qui s’est développée grâce aux nouvelles technologies et à internet. Cependant, leur accès est difficile pour une grande majorité de marocains touchés par l’analphabétisme, raison pour laquelle la vidéo joue un rôle important.