Dans les pays du Sahel et dans de nombreux pays affectés par la désertification, des réformes de décentralisation ont été mises en place depuis plusieurs décennies. Elles consacrent le droit de collectivités territoriales à s’administrer librement, à gérer leurs affaires propres, en vue de promouvoir le développement à la base et de renforcer la gouvernance locale. Le transfert progressif de compétences des États vers les collectivités territoriales concerne notamment la planification locale, le développement économique, la gestion de l’environnement et des ressources naturelles, l’aménagement du territoire, la gestion du foncier, la santé et l’hygiène, l’eau et l’électricité. La décentralisation offre un cadre privilégié à la gouvernance locale, car elle favorise une gestion des affaires locales et une prise de décision concertée entre pouvoirs publics et populations.
Les collectivités disposent d’une autorité en matière de gestion des ressources naturelles sur leurs territoires. Un territoire est défini comme un espace délimité par des traits socio-économiques en rapport avec un système productif (outils de production, filières, etc.), un environnement, des pratiques culturelles et des représentations d’un groupe qui l’occupe et éprouve un sentiment d’appartenance. Ainsi la gouvernance territoriale s’avère nécessaire afin d’aboutir à une gestion responsable et durable des territoires. Elle consiste en une approche à l’interface entre les acteurs et leur espace social et biophysique. Dans le cadre de cette approche, la participation de l’ensemble des acteurs est cruciale.
La planification territoriale est une démarche visant à définir un projet de territoire, c'est-à-dire une vision de l’avenir. Elle suit un processus participatif dans lequel la collectivité joue le rôle de pilote. Elle implique l’ensemble des membres de la communauté en prenant en compte toutes les aspirations et tous les besoins. La planification territoriale est un processus holistique qui inclut toutes les dimensions culturelles, socio-économiques et environnementales, avec un objectif d’amélioration des conditions de vie des populations.
Le projet de territoire est l’aboutissement du processus de planification. Il présente la manière dont les acteurs locaux (la collectivité locale, la population et ses organisations locales) voient les grands changements dans les années à venir. Il définit les stratégies de développement à long terme et évoque les pistes d’action possibles. Outil de pilotage de la commune, il sert de référence pour la mise en œuvre d’actions identifiées et il est souvent synthétisé dans un plan pluriannuel de développement (plan de développement local ou communal).
En intégrant la gestion durable des terres dans son projet de territoire, la collectivité la place au cœur de son action. Elle est ainsi en mesure de maîtriser les enjeux et de planifier les actions qui répondront aux problèmes sur du court et du moyen terme. Ceci lui permet de dépasser une gestion fragmentée des actions et d’apporter une cohérence à l’intervention des différents acteurs. La gestion durable des terres étant au cœur des processus de concertation, cela facilite ainsi la prise de conscience et le débat autour des problèmes et solutions à apporter.
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