La troisième journée du Commonscamp était consacrée au Droit à la Ville. Cette journée s'est inscrite dans une dynamique présente tout au long de l’année 2018, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la publication du livre éponyme d’Henri Lefebvre. Voici un extrait de l’appel initial :
« 50 ans après la publication du Droit à la ville, la question de la place des habitants dans la prise en main de leurs conditions de vie et de leur environnement urbain reste plus que prégnante. De nombreux quartiers sont concernés par des processus de gentrification, de spéculation immobilière, de financiarisation ou de rénovation urbaine entraînant l'éviction des classes populaires du centre vers les périphéries des métropoles. Face à ces dynamiques d'exclusion urbaine, des luttes d'habitant.e.s s'organisent, multipliant les initiatives et les résistances ».
Le Droit à la ville est une notion formulée en 1968 par le philosophe Henri Lefebvre. Face aux conséquences du phénomène d’urbanisation, Henri Lefebvre propose une réappropriation des espaces de la ville et de la centralité grâce à une participation effective et permanente des habitants. Il formule alors un programme urbain basé sur l’autogestion et la participation. Le Droit à la ville consacre ainsi la place des habitants dans la production urbaine et le droit d’intervenir dans ce processus de fabrication de la ville pour aboutir à une véritable émancipation.
L’idée du Droit à la ville a été initialement formulée dans le contexte des années 1960 où se sont déroulées de nombreuses luttes urbaines. Il a eu un impact immédiat dans les champs académiques et politiques en France, puis à travers le monde. Partout, des mouvements sociaux se sont saisis du Droit à la ville pour revendiquer leur droit d’intervenir dans la ville.
Le Droit à la ville est une participation conquise et permanente des habitants. C’est une forme d’autogestion territoriale libérée d'une aliénation induite par le capitalisme. Un droit à une centralité renouvelée. Il constitue un droit d'usage à travers une réappropriation de l'espace et de la vie quotidienne. Il implique une autre manière d'aménager l'espace pour transformer la réalité spatiale, économique et quotidienne.
Lefebvre analyse le lien entre l'espace et les rapports sociaux. Le capitalisme et l'urbanisation provoque une ségrégation de l’espace urbain. Les phénomènes économiques s'attaquent aux espaces partagés pouvant aller jusqu'à une expulsion des habitants qui n'ont plus accès aux centralités de la ville. Le Droit à la ville vise également à imaginer des alternatives pour lutter contre ces phénomènes de ségrégation.
Une fois n'est pas coutume, nous avons commencé par une présentation d'expériences pour ensuite élaborer collectivement des actions communes. La matinée était ainsi consacrée aux retours de terrain des collectifs d'habitant.e.s impliqué.e.s dans des luttes urbaines à Melun, Angers, Grenoble ou Fresnes (étape 9). Il s'agissait principalement d'organisations issues des quartiers populaires français. L'après-midi était dédiée à l'élaboration d'une campagne commune intitulée ’Justice dans les projets urbains’ (étape 10).
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