Les communs regroupent un ensemble de pratiques sociales, économiques et culturelles où des personnes agissent ensemble pour préserver et développer des ressources comme l’eau, l’alimentation, l’accès à la terre, l’énergie, la mobilité ou encore l’hospitalité.
Les personnes agissent ensemble pour exercer une souveraineté populaire autour de ressources. Ces pratiques s'accompagnent de réflexions politiques. Ainsi, l’approche « des communs » recouvre à la fois une éthique de la solidarité, une idée de l’intérêt général et traduit en actes des principes tels que la transversalité, l’autogestion, le partage et la coopération.
« Les communs » désignent à la fois un imaginaire politique et les biens en tant que tels. Ces derniers font l’objet d’une valorisation - au sens économique, symbolique et social - par une communauté qui se réclame d’un « agir en commun » (ou commoning en anglais). Les biens peuvent être des ressources biophysiques, des infrastructures matérielles, des pratiques socioculturelles ou encore des connaissances partagées. Cet imaginaire politique s'inscrit clairement dans une alternative au néolibéralisme.
Ces éléments de définition des communs sont ouverts. En effet, les termes « communs » ou « les communs » font l’objet d’affrontements politiques et scientifiques. Comme le dit Pablo Servigne : « les communs pourraient être une fête permanente. C’est une première étape à faire ensemble, avant toute discussion théorique ». Pour découvrir et approfondir cette notion, nous proposons de partir de quelques cas concrets.
La première journée avait été conçue pour que chacun-e puisse être acteur, quelque soit son niveau de connaissance et son implication dans le mouvement des communs. Le programme de la journée a été construit à partir de l’expression des attentes et des besoins des participants. Les méthodes du « Forum Ouvert » et du « Fisbowl » ont été utilisées pour organiser les ateliers et les débats. Les discussions ont tourné autour d'une question centrale : quelles sont les stratégies pour une contribution des communs à la transition ?
Les participants ont proposé de nombreux sujets au ’Forum Ouvert’ : apprendre des communs à Grenoble, connaître les chartes des communs, discuter des plateformes et cartographies, réfléchir aux expériences des communs en Europe, débattre des formes d'organisation du mouvement des communs (assemblées, fabriques, ZAD, réseaux et outils...) et s'inspirer des expériences des villes rebelles.
Chaque thématique faisait l'objet d'un atelier. Ce mode d'organisation reflétait ainsi l’horizontalité du mouvement des communs comme principe d’organisation politique. Au-delà des ateliers, le format très ouvert de la journée a permis d'intégrer plusieurs initiatives comme la facilitation graphique, un infokiosque sur les communs et un atelier lecture itinérant.
Les 2 sessions de Fishbowl portaient sur :
Depuis 2016, des Assemblées des Communs ont été constituées dans plusieurs villes françaises. Au minimum, une assemblée des communs est une réunion de personnes actives dans des communs ou intéressées par la question. Diverses fonctions sont envisagées pour les assemblées des communs :
• fédérations des communs d'un territoire (aider à mettre en lien les communs)
• aide et soutien entre communs
• documentation des communs (répertorier et diffuser les actions liées aux communs)
• évaluation des communs (du point de vue de la gouvernance)
• animation du débat sur les questions des communs (organiser des événements et rencontres sur le sujet qui la concerne)
• représentation des communs dans le débat public et/ou institutionnel
• veille et alerte sur l'impact des politiques publiques et des initiatives qui concernent la communauté et l'usage des communs
• négociation des politiques présentes ou à venir avec les institutions publiques
• préparation et d'expérimentation de scénarios, de politiques, et de projets alternatifs
A la suite du festival Temps des communs, plusieurs assemblées des communs ont émergé à Lille, Toulouse puis Nantes, Lyon et Grenoble.
Le lien entre les communs et l’échelle municipale était au coeur des discussions. Il a par exemple été relevé que la participation de la ville de Grenoble est l'une des spécificités de l'assemblée grenobloise. Cette expérience permet d'envisager l'émergence d'une ville en commun et des politiques municipales dédiée aux communs. Elle illustre la possibilité d’une continuité entre les communs et le municipalisme. La transformation municipale semble ainsi émerger comme l'une des stratégies du mouvement des communs.